Les remarques préliminaires 

C’est le 31 août prochain que la Loi sur l’équité salariale du Canada (la « Loi ») entrera en vigueur. La mise en œuvre de cette Loi contribuera à combler l’écart salarial entre les sexes et à veiller à ce que les travailleurs reçoivent un salaire égal pour un travail à valeur égale. Elle concerne tant la fonction publique que les entreprises privées sous juridiction fédérale comptant au moins dix (10) employés. Les modalités d’application de cette Loi sont similaires à celles applicables aux entreprises québécoises de juridiction provinciale. 

Une étude menée par l’Université de la Colombie-Britannique révèle que la crise sanitaire liée à la COVID-19 a forcé plus de travailleuses à demeurer à la maison, tandis que les travailleurs ont été plus nombreux à demeurer sur le marché du travail. Or, selon cette étude, cette situation a contribué à l’augmentation des écarts salariaux entre les sexes. À cet égard, Statistiques Canada confirme cette tendance en précisant que le taux d’activité des femmes de 25 à 54 ans a diminué depuis le début de la pandémie, notamment car elles auraient subi des pertes d’emplois plus importantes que les hommes.

Selon le Gouvernement, un des objectifs premiers de cette Loi est d’engendrer des changements durables sur le long terme, permettant la reconnaissance du travail des femmes et leur assurant une rémunération équitable.

Les obligations qu’auront les employeurs de juridiction fédérale

La Loi a pour élément central d’obliger les employeurs à dresser et à mettre à jour périodiquement un plan d’équité salariale, à l’intérieur duquel ils devront :

  • Déterminer les différentes catégories d’emploi dans leurs lieux de travail ;
  • Déterminer si chaque catégorie d’emploi est à prédominance masculine, féminine ou si elle est neutre ;
  • Déterminer la valeur du travail de chaque catégorie d’emploi à prédominance féminine ou masculine ;
  • Calculer la rémunération de chaque catégorie d’emploi à prédominance féminine ou masculine ; et
  • Comparer la rémunération entre les catégories d’emploi à prédominance féminine et masculine réalisant un travail de valeur égale ou comparable.
Conseils pratiques

Si vous êtes un employeur à la tête d’une entreprise de juridiction fédérale, le début de la mise en œuvre de cette Loi constitue une date importante à noter. 

En effet, vous avez la responsabilité d’informer vos effectifs de l’intention d’élaborer un plan d’équité au plus tard le 1er novembre prochain. En vertu des règles établies, vous disposerez de trois (3) ans par la suite pour élaborer et mettre en place votre plan. 

Ainsi, les premiers correctifs salariaux, le cas échéant, devront être versés à compter de 2024. Une mise à jour de votre plan d’équité sera requise aux cinq (5) ans et ce, pour garantir le maintien de l’équité salariale. 

Nous recommandons aux employeurs fédéraux d’être diligents quant au respect de l’échéancier fixé par la Loi pour les différentes étapes à rencontrer. Plusieurs conséquences négatives seront à considérer si vous ne vous conformez pas à vos obligations légales, telles des amendes assez salées, variant selon le niveau de gravité de la faute. 

Sachez que nous demeurons disponibles si vous souhaitiez que l’on vous assiste dans l’élaboration et/​ou l’application de votre programme d’équité salariale. En effet, la mise en place d’un plan structuré, réfléchi et prenant en considération les dispositions légales applicables sera bénéfique pour l’entreprise que vous opérez pour plusieurs années à venir.

Pour en discuter plus amplement, nous vous invitons à contacter directement nos professionnelles en cette matière, soit Catherine Chevrette, Mélanie Lefebvre et Marie-Catherine Lacoste.